J'IRAI DORMIR AVEC ANTOINE
Si un jour vous voyez devant votre palier un drôle de gars dont l’accoutrement se compose de trois minis caméras et d'une chemise rouge, surtout ne vous inquiétez pas, il s’agit d’Antoine de Maximy qui veut tout simplement dormir chez vous. Il faut dire que depuis quelques années déjà l’homme parcourt le globe avec une seule idée en tête : aller à la rencontre des locaux pour partager un peu de leur quotidien. Un concept original mais somme toute très plaisant et instructif.
Fort de son succès télévisuel à travers sa série de reportages « J’irai dormir chez vous » diffusée sur France 5, notre routard médiatique a décidé cette fois d’aller voir chez les Ricains ce qui s’y passait avec une ambition clairement affichée : dormir chez une star Hollywoodienne. What an amazing plan !
« J’irai dormir à Hollywood «, c’est un road-trip de deux mois à travers la grande Amérique, de New-York City à Los Angeles, en bus, en train, en vélo, en corbillard (?), avec en toile de fond des routes et des paysages empreints de solitude.
Parce que bien plus qu’un voyage, c’est une véritable rencontre avec la société américaine qu’Antoine de Maximy nous propose. Mais pas n’importe laquelle. Pas celle des beaux quartiers. Pas celle des séries américaines. Pas celle que l’on nous montre tous les jours sur MTV.
Le réalisateur affiche, au grand dam de certains critiques, une vision un peu éloignée des images d’Epinal que l’on cherche à nous vendre. Ici, point d’excès à outrance, point de « winner attitude », point de richesse démesurée et de réussite sociale.
Avec un parti pris parfois un brin trop humaniste, nous accompagnons Antoine dans cette Amérique des pauvres, des laissés pour compte et des originaux. Habitants de la New-Orleans, des réserves désertiques Navajos ou tout simplement des plages de L.A, ces drôles de personnages sont tour à tour, amusants, émouvants et étranges. On y découvrira par exemple que les latinos ne se trouvent pas assez noirs et pas assez blancs, que les prisonniers sont en accord avec les incohérences du système, et que les casseurs automobiles oscillent dangereusement entre bonne humeur hystérique et déviance mentale.
Ainsi, à travers toute une série de portraits, tous plus farfelus les uns que les autres, on se demande finalement s’il existe une quelconque normalité dans l’être humain. Certainement pas…
On notera la bande originale du film finement choisie par Béatrice Ardisson. Des morceaux aux connotations folk, rock et country Ooooh Yeah !
Ma préférée : Happy feet de LynnMarie & the Boxhounds qui passe en boucle sur mon Ipod.
S’il y avait un petit quelque chose à regretter de ce documentaire, c’est que l’américain se révèle peu enclin à recevoir pour une nuit notre Antoine de Maximy. Mais que ce dernier se rassure, si jamais il passe par le Béarn, je serai toujours prête à l’accueillir.
Tout le monde ne peut pas être aussi ouvert et sympathique qu’une BritBrit !