I WANNA BE BRITNEY SPEARS !
Cela fait à peu près dix minutes que je regarde la pochette du dernier opus de Britney Spears « Circus ». La toison vaporeuse, le regard langoureux, l'attitude "like a virgin"... Plus ça va, plus j’ai envie d’être elle. C’est grave docteur ?
Oui si l’on est un amateur de vraie musique où seules Natalie Dessay, Janis Joplin ou Edith Piaf trouvent grâce à vos yeux.
Non, si l’on prend en compte le fait qu’il y a quelques mois à peine,je voulais être Paris Hilton ; ce qui prouve qu'il y a eu un grand progrès dans ma réflexion : Britney au moins, elle travaille.
Non encore, si l’on va au-delà de la simple vision de la blonde pétasse américaine à la voix aussi envoûtante que celle de Daffy Duck entouré de chasseurs bourrés à la Villageoise et à l’intellect aussi développé que celui de Jessica Simpson.
Et enfin non, si l’on tient compte des différentes approches ci-dessous qui vous feront certainement vous écrier à la fin de la lecture de ce billet « I wanna be Britney Spears ! ».
Côté physique…
Quand vous êtes vous, il y a des jours où il est difficile de se trouver aussi canon que Judith Godrèche, et pourtant c’est pas dur.
Entre autres horreurs corporelles, vous avez les cheveux raplapla, les seins tout autant, les points noirs en lot de 100, les fesses dilatées, un gras de cuisse qui pourrait rembourrer au moins 22,8 éthiopiens… Le pire : vous ne savez même pas vous servir de Photoshop pour optimiser l’existant, rapport à la photo de votre profil Facebook. Déprimant…
Quand vous êtes Britney Spears, en deux mois, vous vous transformez en Barbie chevelure de rêve, alors que vous vous étiez rasée la tête moins d’un an auparavant. Comme quoi, couper ses cheveux, ça les fortifie vraiment et améliore la repousse surtout si c’est fait un soir de pleine lune (conseil de Nathalie, ma coiffeuse, experte en minivague). Enfin bref…
Bien sûr, votre haleine sent la brise océane dès le réveil, vos jambes ont le galbe de celles d’une gazelle les poils en moins, et votre sourire est étincelant grâce à des milliers de petites étoiles décrochées du ciel pour se poser joliment sur vos quenottes. Et si au grand jamais, les défauts se faisaient persistants, vous avez à disposition toute une armée d’infographistes prêts à vous gommer le croupion. La classe quoi !
Côté musique…
Quand vous êtes vous, il n’y a guère que votre mère pour vous supplier un jour de mariage d’entonner « Pour que tu m’aimes encore » debout sur une chaise et devant une assemblée médusée. C’est d’ailleurs à ce moment précis où bizarrement tous les fumeurs mais aussi les autres sortent faire une pause-clope ( ?).
Sans compter les ingrats qui vont jusqu’à payer Dédé l’animateur afin de couper une bonne fois pour toute votre micro. Bien sûr, le fourbe accepte sans rechigner et ce même sans bakchich.
Vous êtes à deux doigts de comprendre pourquoi votre prof de chant de CM1 vous a privé de chorale.
Quand vous êtes Britney Spears, la moitié de la planète est prête à payer juste pour entendre le son de votre voix. Du coup, vous gagnez des millions de dollars même si vous chantez des trucs aussi improbables que « Oulala, je l’ai encore fait », « Bébé, ouaiiiis», « Donne-moi, donne-moi plus / Donne-moi, donne-moi plus … ». Etonnant non ?
D’après votre cousin Florian, il paraît que ce qui différencie Britney de vous s’appelle "talent". Sans commentaire.
Côté image…
Quand vous êtes vous, pour les autres, vous représentez au mieux un(e) gentil(le) fille / garçon, au pire un(e) gros(se) connard / salope. Je crois que l’essentiel est ici résumé.
A noter que pour les plus chanceux d’entre vous, vous pouvez compter sur vos parents qui vous perçoivent comme une espèce de septième merveille du monde, un génie sur patte, un talent ambulant. Malheureusement, ils sont bien les seuls.
Quand vous êtes Britney Spears, et malgré les mauvaises langues et autres jaloux vénéneux, vous êtes une véritable icône. Et pas n’importe laquelle, puisque vous êtes l’incarnation vivante des Etats-Unis d’Amérique. Ben ouais, pas moins que cela.
A la fois conservatrice et décadente, carriériste et sulfureuse, c’est tout un pays qui respire avec vous, au gré de vos faits et gestes. Britney est aux USA ce que Danièle Gilbert fut en son temps à la France. Alors, qui dit mieux ?
Côté « Bon plan »…
Quand vous êtes vous, le meilleur « bon plan » que vous ayez eu dans votre vie s’appelle Christophe, Stéphane ou Julien. Grâce à lui, vous avez connu vos premiers émois en respirant son «Bombers » dans les vestiaires du gymnase, vos premiers frissons sur sa 103 SP, vos premières fièvres amoureuses dans sa chambre ornée de posters de Pamela Anderson et d’Alissa Milano.
Fils de prothésiste dentaire, son ambition était de faire comme son père. Pari réussi. Si vous aviez été moins gourde, vous auriez pu vous faire faire un bridge pour trois fois rien.
Quand vous êtes Britney Spears, votre meilleur « Bon plan » s’appelle Justin Timberlake. Et en plus, c’est vous qui l’avez largué. Arggg… re-arggg… re-re-arggg…. Pas besoin d’en dire plus… Argggg…
Rien qu’à la lecture de ce dernier paragraphe, je me dis que j’ai vraiment bien fait de changer ma tendance « I wanna be Paris Hilton » en « I wanna be Britney Spears », parce que l’on aura beau dire ce que l’on veut, mais Justin Timberlake ça vaut tous les arguments du monde pour vouloir devenir BritBrit.