Mais pourquoi j'ai dit "non" à Kelly Slater ?!?
Quand on habite près d’un des spots des surf les plus courus de France, voire du monde, des surfeurs pro en tout genre, on en croise à chaque coin de sable. C’est dire si tout ces beaux corps musclés et bronzés, ces belles mèches blondes décolorées par le sel et le soleil et ces sourires aux dents bien alignées et étincellantes de blancheur ne nous font pratiquement aucun effet à nous, les locaux.
Alors quand le “so cute” Kelly Slater me drague dans une soirée en 1996 - une des années où il est quand même sacré Champion du Monde - et que je m’entends dire “you’re so nice but no”, je me demande aujourd’hui ce que j’avais dans la tête.
1. Il venait de rompre avec Pamela Anderson ; je ne voulais pas être le “par dépit” de Kelly.
2. Les surfeurs, c’est bien connu, ont une minette dans chaque spot. Et moi, je ne suis pas n’importe qui et encore moins “une minette”. Alors être trompée par la moindre pétasse en bikini, je dis NON !
3. Les surfeurs, c’est également bien connu, sont des mauvais coups. Enfin, c'est ce que disait le magazine 20 ans à l'époque...
4. Les surfeurs, c’est encore plus connu, ne sont pas des intellectuels (c'est aussi ce que disait 20 ans qui, réflexion faite, devait avoir une dent contre les surfeurs).
Moi qui était en plein trip “J’aime Ariane Mouchkine et sa vision artistique et théâtrale du monde contemporain” et lui en pleine session “Je pourrais peut-être tourner une nouvelle saison d’Alerte à Malibu ?”, je ne suis pas sûre que cela aurait vraiment fonctionné entre nous.
5. Je parlais à peine anglais, il ne comprenait pas un mot de français. On était déjà mal parti pour avoir une relation riche en échanges :
- What do you said ?
- I said that j’adore this pretty robe
- What a beautiful wave ! Sorry Brit, it’s time to ride. But well, can you repeat ?
- Rien… Nothing… Va surfer, va !
6. Attendre son surfeur sur la plage pendant des heures au soleil, y’a rien de tel pour attraper un méchant mélanome.
7. Ses copains sont lourds. En plus de boire de la bière à gogo (lui moins, compétitions obligent), ils parlent un drôle de langage “y’a du swell”, “Shit ! Where is my wax”, “Who’s your shapper ?”, “Fuck !”, “Fucking board !”, “Fucking girl !”,…
8. Il ne faut pas croire, mais un surfeur professionnel qui s’entraîne ou qui concourt, c’est coucher à 22 heures grand max et debout à 5 heures pour attraper les premières vagues.
Et une étudiante en plein DEUG, c’est coucher à 5 heures pour révisions actives si partiels dans 2 jours ou fêtes accompagnées de shooters si pas de partiel. Pour le lever, c’est 14 h pour cause de rattrapage de sommeil actif.
Alors, je le voyais quand mon surfeur ?
9. Un surfeur professionnel c’est 8 heures dans l’eau minimum tous les jours. Une étudiante en DEUG, c’est 4 heures à la fac et 4 heures à papoter avec les copains. Alors bis, je le voyais quand mon surfeur ?
10. Une femme de surfeur se doit de préparer des repas diététiques, ne pas mélanger la combi avec les draps quand elle fait ses machines (d’ailleurs une combi ne va pas à la machine !) et, le pire, être prête à passer derrière l’amour du Surf.
Nan, nan, nan ! C’est moi la numéro 1. Et puis, j’aime pas faire à manger, j’aime le confit et le foie gras, la machine à laver est une de mes meilleures amies et je suis plus glamour que le Surf. M’enfin !
Note de l'auteur : L'auteur n'en veut absolument pas aux surfeurs. Elle trouve qu'ils sont cultivés, de bons sex lovers et ouverts à beaucoup de choses. En fait l'auteur est prête à tout pour avoir un homme, même à faire du surf (ce qui est chose faite) !