"Peut-on être con comme la lune" par Tonvoisin Debureau
Chère Sabine
En conologie, cette belle science émergente et radicale, écrire est un remède efficace contre la connerie au travail, et contre d’ailleurs toute les formes de cons… puisque le cons nous le
verrons dans un autre ouvrage à paraitre en mars, s’externalise aisément, voir se vautre dans un siècle qui, malheureusement pour Jean Paul, n’est guère spirituel :-) Si tes visiteurs ou
visiteuses croisent en ces jours quelques cons ou connes vivaces au détour de leur bureau, d’un couloir, (ma science n’étant pas sexiste) voila quelques éléments de réflexions vespérales, qui
leur permettra de réfléchir au qualificatif adéquat et d’occuper ainsi sainement leur pause café. En leur souhaitant une agréable journée, une année incroyable, ou pire une excellente journée qui
se reproduira 365 fois….
L’assertion pose évidemment question, être con comme la lune induit un double jugement, le premier jugement, bien sûr, s’adresse à votre con personnel ; le second jugement, en revanche, s’applique à la lune elle-même qui est donc ainsi supposée donner une idée de la profondeur de la connerie du sujet. Se pose alors la question de savoir ce qui nous permet d’établir avec une vraie certitude que la lune est belle et bien conne ? C’est délicat, en effet, car cela dépend. D’un côté, on peut supposer qu’un soir de pleine lune avec un ciel couvert, c’est con, mais doit-on alors imputer cette connerie à la lune ? Rien n’est moins sûr, puisqu'à bien y regarder, la faute première incombe principalement aux nuages, plus autonomes et donc moins régis par les règles de l’univers. Sous cette nouvelle perspective, il serait donc beaucoup plus juste de dire « con comme les nuages ».
Néanmoins les jours d’éclipse, nuages ou pas, la lune, se fout pleinement de plonger dans le noir une partie de l’humanité. Cela disculpe alors, pour partie, les nuages. Chacun admettra
qu’augmenter les dépenses d’énergie sans se soucier le moins du monde du prix du baril, là encore, c’est très con, bien qu’elle ne soit une fois de plus que
co-responsable de la situation. Une éclipse par temps couvert renvoyant à notre première analyse. Le soleil apparaîtrait ainsi dans l’histoire comme le vrai connard. Ce qui tendrait à prouver que
dire « con comme un soleil » se rapprocherait du juste sens que nous recherchons. Malheureusement, cela prêterait largement à confusion, « briller » suggérant une image positive
obligeant dès lors à préciser, ce qui aboutirait à une expression finale un peu balourde et difficile à utiliser : il est con comme un soleil qui brille par sa connerie. Nous ne pouvons bien sûr retenir cette piste.
Il est donc selon moi discutable d’associer la lune à un con : la métaphore « con comme la lune » ne résiste pas à l’introspection, la lune apparaissant incontestablement moins conne
que le con, rendant cette phrase particulièrement disqualifiante pour la lune. Plus encore, elle n’arrive pas à donner la juste dimension de l’individu qualifié. Cela pose en définitive le
problème de trouver plus con que le con et de répondre à la question essentielle : Con comme quoi ? Le « quoi » devant être en mesure de donner une juste perception de la dimension du
con. J’ai donc recensé Con comme un manche, une brelle, une valise, un fer à repasser, une bite d’amarrage, un balai, un âne…? Ce sont autant de pistes intéressantes
qu’il vous faudrait explorer, tester, décortiquer, sous l’éclairage de mon analyse ci-dessus. Pour ma part, en, conologie, j’en suis arrivé
à la conclusion suivante : la plus juste des expressions reste, même si elle n’est pas, il est vrai, pleinement satisfaisante : con comme ses pieds. Dans cette approche, en effet, les pieds
appartenant au sujet, il ne peut être reproché de leur faire offense, certaines écoles de pensée m’opposant néanmoins que les parties sont nécessairement inférieures au tout, ce qui sous-tend
pour certains de ces spécialistes un aspect réducteur de l’expression « con comme ses pieds » qui ne peut de fait refléter la globalité de la connerie de l’individu. Ces mêmes
spécialistes ont également posé le problème de l’amputation. Mais cela relève du chipotage taquin, si votre chef ou collaborateur à la con est amputé vous pouvez alors dire « con comme son
pied » et, dans les cas extrêmes, ceux où le susdit con serait amputé des deux jambes : con comme ses pieds s'il en avait et, encore, il est tellement con que ses pieds ont préférés prendre
les jambes à leur cou !
À cela, vient se greffer (décidemment nous n'en sortons pas) une autre notion qui viserait à distinguer les vrais cons des pâles imitations, entendez qu’il se pourrait qu’il faille en plus
distinguer les vrais cons et les faux cons. C’est un fait, dans le langage courant, l’utilisation de la phrase c’est un vrai con induit et postule l’existence d’une hypothétique
fausseté. Dire d’un con de bureau, C’est un vrai con fait débat. Anthropologiquement, il existerait ainsi des cons qui feraient peut-être semblant. Après
investigations, rassurez-vous, les seuls faux cons que nous ayons trouvés, se trouvent dans l’administration de Georges Bush, les fau-cons étant, pour bon nombre d’ailleurs, de vrais cons. Ce
faux problème étant soldé, c'est l'esprit guilleret que nous pouvons passer à autre chose. Rendez vous en mars, puisque ma vendetta subversive ne fait que
commencer !
Amicalement
Tonvoisin Debureau
Qui est Tonvoisin Debureau ?
C'est sur Facebook que j'ai rencontré Tonvoisin Debureau. Dès les premiers mots "Mais qu'elle est conne de m'avoir fait ça !" (ça c'est moi)
"Putain oui, c'est con !" (ça c'est lui), nous sommes trouvés un point : la conologie.
Il faut dire que Tonvoisin Debureau est mondialement connu et reconnu dans une spécialité ou beaucoup de choses demeurent encore à découvrir : la conologie en milieu hostile.
Diplômé en conologie appliquée et docteur honorifique de multiples institutions à la con, ses nombreuses études et travaux ont pour terrain d’expérimentation principal le lieu de travail. Les résultats de ses premières recherches sont d'ailleurs retranscrites dans un ouvrage qui tiendra certainement lieu d'ici quelques années à référence "Travailler avec des cons", publié aux éditions Privé / Michel Lafon. Déjà vendu à plus de 25 000 exemplaires, cet essai de survie sera suivi en Mars 2008 par un nouvel Opus "Vivre avec des cons".
Gageons à croire que les cons, ce sujet inépuisable parce que apparaissant toujours au coin d'une machine à café par exemple, permettra à notre ami Tonvoisin Debureau, de produire encore et encore de nombreuse thèses et guides de survie pour qu'enfin les cons ne soient plus qu'objet à rigolade !
Retrouvez Tonvoisin Debureau dans toutes les bonnes librairies et sur son site internet Travailler avec des cons !