Je suis blonde !
Je ne sais pas vraiment ce qui m’a pris - la pleine lune ? L’abstinence (à ne pas confondre avec l’incontinence) ? Mon gain de 5 euros au Morpion ? - mais voilà, je suis devenue blonde en vrai. Cela a été rapide (enfin pas trop, mais je lisais Public), sans douleur et pratiquement sans traumatisme.
Pourtant, j’étais entrée dans le salon avec pour idée de me faire couper les pointes. Mais voilà, d’un coup d’un seul, je regarde le coiffeur droit dans les yeux, ou plutôt droit dans le miroir qui reflète ses yeux dans les miens qui regardent les siens, et je m’entends prononcer : « Je voudrais être blonde avec une frange ». Et lui de répondre : « Blonde oui, mais avec la frange non. Compte-tenu de l’angle de vos oreilles par rapport à l’axe de vos sourcils, vous allez ressembler à une pute ! ». Malgré la déception et dans l’élan du changement soudain je rétorque d’un ton sûr : « Ah ben, shit pour la frange ! Décolorez-moi la tête et filez-moi un Armagnac que je conserve tous mes esprits ».
Voilà, il ne restait plus qu’à laisser faire l’artiste. Et comme le doute semblait envahir mon esprit, je crois me souvenir avoir fait un signe de croix avant l’application du décolorant tout en lisant un article sur le divorce de Tony Parker et Eva Longoria. Un drame pour la planète (Parker/Longoria, pas le signe de croix).
Tout cela pour dire qu’aujourd’hui je suis une bombe blonde comme les blés d’Ukraine (rapport au titre d’un bouquin que j’ai lu à 13 ans et qui vous permet de vous extasier devant ma culture si grande) et de m’apercevoir à ma grande surprise qu’être blonde n’est pas une simple couleur de cheveux, c’est tout un concept ultra complexe qui présente l’avantage indéniable de faciliter les rapports humains. Et j’en veux pour preuves ces quelques exemple sans capilotractage… ou si peu.
· Pour mon patron, je ne suis plus « Machin, puisque vous êtes en bout de table, vous pouvez fermer la porte et votre bouche par la même occasion ? Ca vous occupera ! » mais « Mon petit, vous pouvez venir me servir un café, vous serez mignonne ? ».
· Je suis un bonheur pour les ouvriers qui sifflotent sur mon passage en deux tons. J’espère que grâce à moi l’amour de la musique les pénètre un peu.
· Les loulous de 15 ans me font des compliments : « Hey Madame, t’es charmante. J’dirai même que t’es bonne». Et ils ont raison, moi aussi je trouve.
· Les très vieux messieurs de la rue ont troqué raclements de gorge et crachats pour s’inquièter désormais de ma santé « Alors ma coquine, ça va ? ». Cette attention est vraiment très gentille surtout provenant de personnes qui ont un pied et demi dans la tombe.
· Mes voisins et mon concierge ne m’appellent plus « celle du 4ème » mais « la blonde qui même si elle n’a pas beaucoup de poitrine est quand même bien sympathique, héhéhé… ».
· Je n’ai plus de problème avec mes logiciels depuis que le service informatique a mis en place une veille spéciale consistant à dépêcher quotidiennement un de leur gars rien que pour moi. Ces informaticiens sont extraordinairement efficaces et n’hésitent pas à passer sous la table très régulièrement dans la journée : «Un ordinateur en pleine forme c’est avant tout une bonne connectique » aiment-ils à répéter.
· Le bibliothécaire m’aide avec bienveillance dans ma recherche d’ouvrages à lire. En ce moment, et sur ses précieux conseils, j’attaque la pléiade du Clan des sept, des histoires policières passionnantes où Moustique le chien joue avec subtilité un rôle prépondérant dans la résolution des énigmes les plus complexes.
Des petits bonheurs du quotidien comme ceux-là, je pourrais vous en raconter des centaines. Mais cette histoire a cependant une morale à retenir surtout en cette période de fête et je tiens absolument à vous la faire partager :
« Si tous les Hommes étaient blonds,
le monde serait meilleur, on s’aimerait les uns les autres,
on porterait soutien et secours à ceux qui en ont besoin,
on regarderait enfin notre prochain comme
un ami qui nous veut du bien,
on croirait enfin en un esprit de Noël à 365 jours.
On serait Amour»
Et dire que tout cela tient en un flacon de Belle Color. C’est fantastique la vie, non ?!
NB1 : Que tous ceux qui viennent à conclure à la lecture de cet enseignement qu’on aurait un esprit de Miss France si on était tous blonds , aillent se laver la bouche avec du Destop. Ils crèveront et personne ne les regrettera.
NB2 : La prochaine fois, je tente le roux pour voir si l’esprit de Mylène Farmer entraîne ou non dépression et voix de crécelle. Du grand frisson en perspective puisque nous serons aux confins de l'expérience interdite...