La fashion week(-end) d'Hossegor
Profitant de mon implantation géographique que plus personne n'ignore à ce jour, je n'ai pu résister à l'envie de participer à l'événement majeur du mois de mars : le grand déballage d'Hossegor !
Alors, spécialement pour vous, en direct live de la Côte Ouest avec léger différé de 3 jours, voici un résumé de ce que vous avez manqué. Et Dieu sait que comme chaque année ce fut grandiose.
Bonne nouvelle, j'avais réussi à traîner avec moi l'informaticien au nez original qui est dans sa période "Je suis un surfeur du web, mais un surfeur quand même".
9 h : Le parking est envahi par une horde d'espagnols.
En plus, ils sont en forme ; ils parlent fort, ils rigolent fort, ils chantent fort. J'ai mal à tête en plus d'avoir encore les yeux collés par le sommeil. Mais comment font-ils ? Ils ont mangé 3 tonnes de chorizo ou quoi ?
9h15 : la file d'attente fait 400 m.
Et moi, je suis au niveau du 400ème mètre. Pour m'occuper, je tente de faire ami-amie avec un jeune éphèbe ibérique pas mal du tout. Il m'ignore en me tournant le dos et en parlant à une blondasse à gros derrière.
10h45 : Je suis dans un état lamentable, à savoir :
- mouillée, pas moins de cinq averses me sont tombées sur la tête,
- ébouriffée, dix rafales de vent ont eu raison de mon brushing,
- cracra, les bains de boue étant apparemment une spécialité locale.
L'informaticien au nez original se fiche de moi ; je me demande s'il mérite mon amour.
Je donne un coup de fesses à l'espagnol pour lui faire savoir que je suis encore là. Apparemment, il préfère toujours celles de la blonde. Je comprends pas.
10h55 : Je pénètre dans l'antre céleste.
Il était temps, la blonde était en train de me tirer les cheveux. Apparemment, le matador était son mec. Je pouvais pas savoir, je parle pas espagnol.
11h47 : Mes sacs sont pleins.
Que d'affaires, que d'affaires ! Bien évidemment, il n'y a pas de cabines d'essayage, cela aurait été trop simple. Je prends l'option "déshabillage" devant tout le monde. Remarquez, en jetant un oeil autour de moi, je vois que tout le monde est à poil. Hossegor devient le pendant du Cap d'Agde.
12h14 : Je suis coincée dans une combinaison de surf intégrale.
12h22 : La sécurité intervient pour m'ôter l'infâme truc en polyprène.
Je manque de m'étouffer, ma tête étant coincée entre le bras gauche du vêtement et la poitrine droite.
12h35 : Je suis toujours dans la combinaison.
Le chef de l'espace "Combinaisons" est parti chercher de la Wax.
12h45 : Je suis libérée et propre.
La wax n'a finalement pas eu l'effet escompté, par contre, le savon oui. Tout le monde m'appelle la Ingrid Betancourt du surf. Je leur rétorque qu'il ne faut pas s'amuser de choses graves. Apparemment, ils s'en fichent et continuent de rigoler.
Je décide raisonnablement de ne pas acheter la combinaison.
12h57 : L'informaticien à nez original a faim.
Je lui suggère d'aller à l'open bar pour se régaler la panse avec un bon Américain. Il a l'air content pour la première fois de la journée.
La buvette, enfin le buffet, est tenu par les membres du Hossegor Surf Club. Bizarre, ils ont tous de la bedaine. Moi qui croyais que le surfeur était aussi bien taillé qu'une pierre mésolithique. Le mythe s'effrite.
Je réclame un Coca Light. On me sert une bière.
13h35 : 6 bières plus tard....
L'informaticien fait un cours magistral sur Linux et sur les bienfaits du code binaire sur nos sociétés. Personne ne l'écoute à part moi. C'est normal, en plus d'être secrètement amoureuse, je suis bourrée.
Les tontons surfeurs sont contents de voir que je peux manger trois américains et avoir encore faim.
13h43 : 8 bières dans le gosier.
J'entame un "Paquito" avec tous mes nouveaux amis. Un en profite pour me tâter le ventre. Un rituel de surfeur certainement.
L'informaticien à nez original explique comment cracker un site X pour ne pas payer. Tout le monde écoute attentivement sauf moi. J'ai juste envie de vomir.
14h00 : Je vomis...
... aux pieds de l'espagnol de la file d'attente venu se chercher un sandwich au Jambon de Bayonne. Il repart sans rien acheter mais en me disant un truc dans l'esprit "Pobre Chica !". M'en fiche, je comprends toujours pas l'espagnol.
14h07 : Le Hossegor Surf Club me soutient.
Mes nouveaux amis me conseillent "Pour faire passer une cuite, rien de tel que de remettre un peu d'alcool dessus". L'informaticien à nez original confirme. Selon de célèbres formules mathématiques "1+1 = 1". Je comprends pas le rapport, mais je m'exécute. Faudrait pas blesser les gens.
14h20 : Je suis revigorée.
J'étais prête à entamer ma 15ème tournée, mais l'informaticien à nez original veut rentrer pour une obscure raison de PC à formater. Je quitte la larme à l'oeil les surfeurs. Ils pleurent aussi. On se promet de se revoir cet été au RockFood.
14h31 : L'heure du départ
Délestée de 450 euros et de tous les américains avalés, je reprends la route avec dans le coffre plein de jolies trouvailles. Ah vraiment, le grand déballage d'Hossegor, c'est quand même quelque chose à ne pas manquer. Promis, je reviendrai l'année prochaine !